Edito : Romain Bardet, vainqueur du Giro, pourquoi c'est possible !

Edito : Romain Bardet, vainqueur du Giro, pourquoi c'est possible !

Depuis le Tour de France 2019, et la désillusion liée à la blessure au genou de Thibaut Pinot, jamais un coureur français n'avait semblé en mesure après une semaine de course, de remporter un Grand Tour. Une situation qu'a inversé Romain Bardet depuis le départ du Tour d'Italie, et le leader de la formation Team DSM ne semble pour l'instant rien avoir à envier à Carapaz et Almeida, qui seront certainement ses deux principaux adversaires jusqu'à l'arrivée à Verone.

De gros progrès en chrono

Souvent raillé pour ses performances lors de l'exercice chronométré, Romain Bardet a montré depuis son arrivée au Team DSM qu'il pouvait effectuer des chronos corrects, et ne plus se retrouver très loin dans les classements à l'issue de ceux-ci. Et en prenant la 17ème place du premier contre-la-montre du Tour d'Italie, le français s'est évité une situation compliquée, où il se serait retrouvé dans la position inconfortable de devoir rattraper du temps perdu après seulement deux étapes disputées.

Tous les pièges évités en première semaine

Cassures, chutes, ou contre-coup post journée de repos sur les pentes de l'Etna, Romain Bardet a su éviter tous les pièges de la première semaine d'un Grand Tour, ce qui a validé et conforté son bon chrono à Budapest. Dans le coup lors de l'arrivée difficile de la 1ère étape, Bardet a en effet ensuite géré à la perfection la montée de l'Etna. Et contrairement à Lopez, Dumoulin ou encore Nibali, le français était encore dans le jeu avant d'aborder dimanche la 1ère grande étape de montagne.

Une montée du Blockhaus gérée à la perfection

C'était le premier gros test hier pour Romain Bardet, et tout l'enjeu était de savoir si il allait être capable de suivre Richard Carapaz lorsque ce dernier tenterait de s'envoler vers la victoire sur les pentes du Blockhaus. Et il a fait mieux que résister, puisqu'il a également été capable d'accélérer lui aussi, et a semblé plus en jambes que les Almeida, Hindley ou autres Valverde. De bon augure pour la suite, surtout quand on sait que Simon Yates, l'un des grands favoris est complètement passé au travers, tout comme Kelderman et Bilbao.

Un niveau physique qui semble similaire à Carapaz

Lopez et Yates out, reste désormais à affronter Richard Carapaz, le meilleur coureur sur le papier au départ de ce Giro. Et la bonne nouvelle pour Bardet, c'est qu'il figure pour l'instant devant son adversaire équatorien au classement général. Pour que cela dure, il faudra donc en plus d'un énorme niveau physique, faire preuve d'une très grande régularité en montagne, mais aussi ne pas donner au leader de la formation Ineos des secondes gratuites de bonification en cours de route, comme on l'a vu hier, car au vu des faibles écarts entre les meilleurs, chaque gain devrait compter. Ensuite, et parce qu'il est toujours dangereux, il faudra tenter de lâcher Joao Almeida lorsque celui-ci sera moins bien, car le portugais devrait être à son aise sur le chrono final, et malgré les progrès effectués dans cet exercice, Bardet ne paraît pas en mesure de rivaliser avec lui. Dans un monde idéal, mieux vaut donc se retrouver à Verone au coude à coude avec Richard Carapaz, pour espérer quelque chose de grand, que l'on attend côté français depuis 1995, l'année où Laurent Jalabert avait écrasé la Vuelta.

Par Charles Marsault (crédit photo : LaPress)

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