Si certains préfèreront toujours fermer les yeux et répéter à qui veut bien l’entendre qu’il ne faut pas scier la branche sur laquelle on est assis (libre à eux), la plupart des fans, des observateurs et des acteurs du monde du cyclisme ne sont pas dupes, et que ce ce soit publiquement ou en off, bon nombre d’entre eux dressent le même constat depuis quelques mois. Il y a quelque chose qui pue, qui laisse un sentiment de malaise devant la TV, et qui rappelle les années les plus sombres de l’histoire. Une histoire d’ailleurs pas si lointaine, avec pour acteurs certains de ceux qui étaient déjà aux manettes dans les années 90 et 2000, comme si la leçon n’avait pas été retenue.
Rythmes infernaux, temps d’ascension battus, formations sur-dominatrices ou coureurs qui sortent tout à coup des performances déroutantes, nombreux sont les indicateurs qui invitent à la prudence par rapport à un spectacle qui trop souvent depuis août 2020 ressemble plus aux Jeux du Cirque qu’au cyclisme, et si l’on rajoute à cela le manque de contrôles, ce n’est plus la prudence qui est de mise, mais une méfiance de plus en plus forte face à la probité de ce qui est proposé.
Et si il n’est pas question de pointer qui que ce soit du doigt sans preuve tangible, les médias comme tous ceux qui sont de fervents défenseurs d’un cyclisme propre doivent jouer leur rôle, car si le grand public a gobé l’argument de l’ignorance en 1998, il est peu probable qu’il y adhère une seconde fois, pas plus que les sponsors, pour certains déjà méfiants et qui quitteront le navire sans le moindre remord en cas de nouveau scandale.
Et en tant qu’amoureux du cyclisme depuis ma plus tendre enfance, l’idée de voir mon sport favori traîné une nouvelle fois dans la boue par des tricheurs me fend le cœur, alors que ceux qui en ont le pouvoir comme nos instances dirigeantes agissent, et ce avant qu’il ne soit trop tard.
Par Charles Marsault