C'est toujours assez agacé par les images des derniers kilomètres de la 2ème étape du Tour du Pays Basque que j'écris ce nouvel édito, sur un sujet qui revient malheureusement bien trop souvent sur le devant de la scène, c'est à dire les arrivées dangereuses, qui mettent en péril la santé et la sécurité des coureurs.
Comment peut-on valider l'arrivée d'hier ?
On avait l'habitude des dos d'âne, des virages et des épingles serrées dans les derniers kilomètres, ou bien encore des faux plats descendants, mais les organisateurs du Tour du Pays Basque ont semble t-il franchi un nouveau cap mardi, en proposant une arrivée au terme d'une descente de plusieurs kilomètres.
Un scénario, qui dans le cadre d'une grande étape de montagne ne pose pas de problème, puisque les coureurs arrivent par petits groupes, et que la tension est donc moindre, mais qui semble être une grande première sur un profil abordable, ou pas moins d'une centaine de coureurs se présentent groupés pour aborder la descente finale.
Une descente logiquement donc effectuée à pleine vitesse, et qui aurait pu avoir des conséquences absolument tragiques pour la santé des coureurs, et c'est finalement un petit miracle finalement de n'avoir assisté qu'à très peu de chutes.
Faut-il attendre un drame pour agir ?
La question posée après l'arrivée, et que se sont posés plusieurs coureurs dont le vainqueur du jour Ide Schelling ou encore David Gaudu est la suivante : comment est-il possible de valider ce genre de final dangereux ?
Sans forcément pointer du doigt X ou Y, ou rentrer dans le jeu qui consisterait à rejeter la responsabilité sur l'UCI ou l'organisation, et ne servirait qu'à alimenter la polémique, le point central est le suivant, les parcours doivent être minutieusement vérifiés. Car en l'état actuel des choses, il est complètement hypocrite de crier sur les toits qu'on se préoccupe de la sécurité ou du bien être des coureurs, si on ne met pas tout en œuvre pour s'assurer de ne pas les mettre en danger de manière artificielle, en proposant ce type de final, qui n'a en plus absolument aucun intérêt sur le plan sportif.
La sécurité doit être la priorité numéro 1
Que ce soit les syndicats, parfois plus préoccupés par le "Weather Protocol" qu'autre chose, l'UCI, ou bien les organisateurs de courses, tous doivent faire preuve d'une rigueur beaucoup plus grande pour protéger les coureurs, car à force d'écrire et répéter que les situations dangereuses se multiplient, c'est un nouveau drame qui finira par arriver si rien n'est mis en place pour changer les choses.
Le métier de coureur est un métier dangereux, et si il n'est pas non plus question d'interdire tout élément potentiellement facteur de risque, comme les descentes, les pavés, etc etc...il est du devoir des différentes instances et des organismes qui défendent les intérêts des coureurs de veiller à ce qu'aucun danger superflu et évitable ne vienne rajouter du danger au danger.
Reste donc à espérer que cet incident soit la dernière piqure de rappel qui permette enfin d'avoir une véritable discussion sur le sujet, et un vrai contrôle sur les arrivées et le final des courses, ceci dans l'intérêt de ceux qui font vivre les différentes instances, c'est à dire les coureurs !
Par Charles Marsault