Si la première partie du Tour d’Italie avait été synonyme d’ennui pour de nombreux suiveurs, le moins que l’on puisse dire, c’est que ces deux derniers étapes ont offert un spectacle assez haletant à tous les amoureux du cyclisme qui étaient devant leur écran.
Une 12ème étape qui annonçait la couleur
Dès hier, les grimpeurs semblaient être prêts à en découdre comme l’a montré l’attaque de Mikel Landa dans la très difficile ascension de Montoso, où rejoint par Miguel-Angel Lopez, le leader de la Movistar a réussi à franchir la ligne d’arrivée avec une trentaine de secondes d’avance sur le groupe des favoris.
Départ aujourd’hui sur les chapeaux de roues
Alors qu’on pouvait s’attendre à une échappée de seconds couteaux, Bauke Mollema et Ilnur Zakarin ont décidé qu’il en serait autrement en se glissant dès le début d’étape au sein d’un groupe d’une grosse vingtaine de coureurs, qui a toujours navigué entre 2 et 3 minutes devant le peloton. Suffisant pour maintenir un rythme de course assez élevé, qui a épuisé très tôt les co-équipiers de Roglic.
Roglic-Nibali bluff ou pas ?
La scène était assez cocasse lors du final de cette 13ème étape du Giro. Coup de bluff, ou coup de moins bien, Nibali et Roglic ne se sont pas quittés d’une semelle durant l’ascension finale, et si jamais ils étaient en mesure de suivre les coureurs qui les précédaient sur la ligne d’arrivée, ce coup de poker pourrait s’avérer fatal car le slovène et l’italien ont perdu beaucoup de temps.
Lopez et Yates, les deux perdants du jour
Si Lopez a perdu du temps sur un incident mécanique, Simon Yates, lui, a été victime d’un gros « coup de moins bien ». Déjà limite depuis le chrono de San Marin, le britannique termine à 5 minutes du vainqueur, et semble avoir perdu aujourd’hui tout espoir de remporter le Giro, et par conséquent prendre sa revanche sur l’an dernier.
Landa, Carapaz, Zakarin, les vrais favoris ?
Et si finalement, c’était ces 3 coureurs les véritables favoris du Giro ? Si Zakarin a profité aujourd’hui d’être présent dans l’échappée, il a néanmoins prouvé qu’il tenait un très bon état de forme et s'est replacé au général. De plus, on sait que le russe est souvent très bon en troisième semaine d’un Grand Tour. Quand à Landa, il fait le show depuis deux jours, et le grimpeur basque au style pantanesque semble avoir retrouvé ses meilleurs jambes, tout comme son équipier Richard Carapaz, déjà impressionnant en première semaine, et qui était certainement l’un des plus frais au moment de franchir la ligne aujourd’hui.
Et dire que l'étape de demain s'annonce encore plus difficile, espérons un scénario au moins aussi fou...
Par Charles Marsault (photo : LaPresse - D'Alberto / Ferrari / Paolone / Alpozzi)