J'avais fait le choix cette année, de ne pas aller fouiller sur la toile avant l'annonce du parcours du Tour de France 2022, ceci afin de garder pour une fois un minimum de surprise. Un choix qui m'a fait passer par différents sentiments au moment d'allumer Eurosport pour regarder la présentation. L'impatience tout d'abord face au curieux défilé qui a duré des plombes et dont je ne voyais pas l'intérêt, puis l'agacement au moment de subir les différents discours (aucune offense vis à vis du prince du Danemark, mais globalement, je m'en moque un peu de savoir qu'il aime la France et qu'il fait du vélo cargo...). Bref, une fois ce passage obligé dépassé, c'était enfin le moment tant attendu, celui où l'on découvre le parcours de la prochaine Grande Boucle.
Un moment plutôt cool à vrai dire, car pour la première fois depuis longtemps, je n'avais pas d'idée reçue sur ce parcours, n'ayant que très peu d'infos sur les différents éléments possiblement négatifs ou positifs, et la notion même d'aborder l’événement sans à priori était assez plaisante.
C'est donc en vrai néophyte que j'ai scruté, étape par étape le prochain Tour de France. Et premier enseignement, j'aime bien ce qui peut se passer au Danemark. Tout d'abord, l'idée de débuter par un chrono, ce qu'on a plus vu depuis 2017, et devrait permettre de donner un premier profil de maillot jaune différent de ces dernières années. Ensuite, il y a ce pont de tous les fantasmes, 18 bornes je trouve ça énorme, surtout dans un endroit comme celui-ci ouvert aux 4 vents (grosse pensée pour Richie Porte déjà), ça peut vraiment donner de gros écarts, et c'est donc le premier point clé de cette édition 2022 selon moi.
Après ce passage au Danemark, on retrouvera les pavés du Nord, et pas moins de 11 secteurs lors de la 5ème étape, ce qui pour un Grand Tour est déjà assez copieux, j'entends les premières critiques qui s'interrogent sur la non présence de la trouée, mais nous ne sommes pas sur Paris-Roubaix, et on ne peut logiquement pas avoir le niveau de difficulté d'une classique lors d'une simple étape du Tour de France.
Puis place aux premiers reliefs, et une première arrivée compliquée à Longwy, où il ne faudra pas prendre de cassures, le tout avant une nouvelle arrivée à la Super Planche des Belles Filles, la montée hypée du moment, et un passage dans les Alpes très copieux avec des étapes aux profils très variés, car entre le Granon et l'Alpe d'Huez d'un côté, et Megève et Chatel de l'autre, les ascensions ne conviennent pas vraiment au même type de coureur, et j'apprécie la diversité dans les choix réalisés par ASO.
Je passe ensuite rapidement sur les étapes qui permettront de rejoindre les Pyrénées, car en l'absence de profils, il est difficile d'avoir un avis tranché sur celles-ci, si ce n'est une observation globale, contrairement à 2021, il semblerait que les sprinters ne soient pas vraiment à la fête l'an prochain.
Place donc enfin à cette dernière séquence dans les Pyrénées, celle qui alimente les critiques si j'ai bien compris, mais à vrai dire, je dois avouer que je suis en désaccord avec celles-ci, car pour moi le Tour c'est avant tout un équilibre, et je trouve que cette édition 2022 représente bien cette notion, même si je comprends aussi que certains puristes regrettent l'absence d'une grande étape de montage supplémentaire, des Pyrénées trop corsées auraient aussi donné une Grande Boucle trop difficile selon moi, surtout avec ce dernier chrono de 40 bornes, qui devrait ravir tous les amoureux de la beauté de notre pays, car pour sortir un instant du sportif et conclure par un avis purement subjectif, Rocamadour est magnifique, et un chrono dans cette merveilleuse citée du Lot, ça a quand même de la gueule.
Par Charles Marsault