Après Richard Carapaz lors du Giro, l’Amérique du Sud s’est offert le mois dernier un second Grand Tour consécutif avec la victoire d’Egan Bernal sur le Tour de France. Et si le succès du premier cité démontre que la Colombie n’est plus la seule pourvoyeuse de talents en Amérique du Sud, le triomphe de Bernal sur la Grande Boucle lui sonne comme une confirmation pour tout un peuple, qui attendait ce moment depuis l’éclosion de Nairo Quintana.
Et derrière ces deux champions, de nombreux talents semblent déjà prêts à éclore, que ce soit en Colombie bien entendu, mais également en Équateur, où le cyclisme progresse à une vitesse fulgurante. L’occasion pour Velo-Club de dresser une liste, non-exhaustive, des pépites qui pourraient bientôt briller au plus haut niveau dans les années à venir.
Camilo Ardila, the next « big thing » ?
Il était le favori logique de la Vuelta Juventud, et si, la faute à un scénario défavorable, il n’a pas pu l’emporter, Camilo Ardila s’est bien montré le plus fort lors de l’épreuve de référence du calendrier U23 colombien. Fort de ce succès, le natif de Mariquita est ensuite arrivé en Europe avec le plein de confiance, et a écœuré la concurrence en dominant de la tête et des épaules le Baby Giro. Et même si, à cause d’une blessure, on ne le verra malheureusement pas sur les routes du Tour de l’Avenir, il devrait rapidement refaire parler de lui puisqu’il rejoindra dès le premier janvier prochain la formation UAE Team Emirates, qui lui a offert un contrat de quatre ans.
Alexander Cepeda, dans les pas de Richard Carapaz
A l’instar de son compatriote Richard Carapaz il y a quelques années, Alexander Cepeda fait parti des rares coureurs étrangers qui ont été capables de briller sur des épreuves phares du calendrier colombien. 6ème de la Vuelta Juventud, et vainqueur d’une étape de la Vuelta Antioqua, il a ensuite récidivé il y a quelques jours en remportant en costaud la Clasica Marinilla. De quoi lui assurer une place au sein de sa sélection équatorienne en vue du Tour de l’Avenir, et certainement l’intérêt des formations du World-Tour qui devraient être plusieurs à lorgner sur lui en vue de 2020.
Derrière, une vague d’arrivées en Europe ?
Derrière Ardila et Cepeda, plusieurs jeunes sud-américains sont candidats à une arrivée en World-Tour ou en Conti-Pro dès l’an prochain. Parmi les colombiens, on citera Einer Rubio et Diego Alba, respectivement 2ème et 3ème du Baby Giro derrière Ardila, mais aussi Jesus David Pena, vainqueur surprise de la Vuelta Juventud ou encore Harold Tejeda, qui avait réalisé le doublé chrono/course en ligne dans la catégorie espoirs lors des championnats nationaux disputés en début d’année.
Côté équatorien, le réservoir est forcément moins dense, mais quelques talents devraient également avoir leur chance. C’est le cas de Jefferson Cepeda, vainqueur cette saison de la Vuelta a Navarra, et qui vient de s’engager avec Caja Rural avec effet immédiat. Il pourrait être suivi de Santiago Montenegro et Alexis Quinteros, tous deux auteurs d’une très solide première partie de saison.
Plus jeunes, ils devraient bientôt séduire les recruteurs
Le premier nom qui me vient en tête, c’est forcément Jhon Jairo Alonso, inconnu il y a encore quelques semaines, et qui s’est distingué dès son arrivée en Europe. Encore junior, le jeune colombien a rejoint le Team Inca au printemps, et il ne lui aura pas fallu longtemps pour briller, puisque dès le premier juin, il remportait sa première course élites, le Défi de Nore – Mazamet. Quelques jours plus tard, il prenait une belle troisième place lors de la Classique des Alpes juniors, et ce malgré une chute qui l’a peut-être privé d’une première victoire de prestige. Rapidement repéré par la structure juniors d’Ag2r qui lui a fait passer des tests, il a rejoint son effectif en juillet, et a déjà participé à l’Oberösterreich, qu’il a conclu à une belle 15ème place.
Côté Équateur, on pourra citer Nixon Rosero, aussi à l’aise sur la route que sur la piste, et qui s’est illustré cette saison sur la route en terminant notamment 4ème du chrono des Jeux Pan-Américains, mais aussi champion d’Équateur de la discipline.
Par Charles Marsault