On y voit désormais un peu plus clair depuis la fin du week-end en ce qui concerne la relégation en seconde division, et sauf énorme surprise, ce sont les structures Lotto-Soudal et Israel Premiertech qui devraient descendre en Pro Team pour les trois prochaines saisons. Le tout sous réserve bien entendu que l'UCI ne change pas sa règle à la dernière minute, et si ce n'est pas le cas, les conséquences seront totalement différentes entre les deux "reléguées", qui ne bénéficient pas du même nombre de points pour la saison 2022, car on le rappelle, elles seront directement intégrées au classement Pro Team dans le cadre des invitations pour les 3 Grands Tours de la saison 2023.
Pour Lotto-Soudal, un World-Tour à la carte en 2023
Pour Lotto-Soudal la situation est idéale en 2023, car l'équipe belge va pouvoir profiter d'un World-Tour à la carte, et se délaisser de toutes les courses où elle n'a pas forcément les cartes pour briller. Débarrassée de cette obligation, elle va pouvoir se construire un calendrier plus cohérent, sans épuiser ses forces sur des épreuves où elle n'a jamais vraiment brillé. Sans cette obligation, elle aura logiquement plus de fraîcheur au moment d'aborder ses différents objectifs, mais aussi les courses qui vont compter dans l'optique des points, ceci afin de se retrouver de nouveau dans la situation de pouvoir choisir son calendrier en 2024.
Alors qu'Israel Premiertech devra quémander des invitations
Loin derrière Total Energies au classement Pro Team, Israel Premiertech ne pourra pas jouir en l'état actuel des choses d'une invitation automatique pour les 3 Grands Tours de la saison 2023. Et la situation paraît compliquée, que ce soit au niveau du Tour de France, où elle devra faire face à Uno-X et B&B Hôtels, ainsi que sur la Vuelta, où la préférence nationale a toujours été de mise, et on voit mal les organisateurs du Tour d'Espagne mettre encore plus en difficulté les formations espagnoles pour faire la place auc coureurs d'un effectif vieillissant. Car c'est ça finalement le plus gros problème pour ISP, cette absence de grand leader, de "game changer" capable de remporter plusieurs sprints ou de figurer sur le podium d'un Grand Tour. Le tout sans oublier les déclarations du propriétaire de l'équipe vis à vis d'ASO, qui sont forcément parvenues aux oreilles des organisateurs de la Grande Boucle.
Le danger de la période 2024-2025
C'est là où se situe le coeur du problème pour Lotto-Soudal et Israel Premiertech, qui si elles savent plus ou moins sur quel pied danser en 2023, n'ont absolument aucune visibilité à plus d'un an. En effet, nul ne peut prédire quel sera le classement Pro Team à la fin de la saison 2023, et qui bénéficiera des fameuses invitations l'année suivante. D'autant plus que Total Energies renforce chaque année son effectif, et visera le World-Tour lors de la prochaine séquence, tout comme Uno-X, qui a recruté Alexander Kristoff dans l'optique de grandir et de franchir un nouveau palier durant les trois prochaines saisons. Rajoutez à cela le projet de Jérôme Pineau et les éventuelles arrivées de sponsors avec un budget conséquent, et vous obtenez cette grande incertitude qui règne toujours autour de la seconde division.
Et si Lotto-Soudal a un encrage national qui lui permet en cas de pépin de pouvoir compter sur le soutien des organisateurs des épreuves majeures belges, difficile de dire si Israel Premiertech malgré ses millions bénéficiera de la même mansuétude, surtout si elle continuer à empiler les "noms" plutôt que les bonnes affaires et les coureurs talentueux.