Il y a des signes qui ne trompent pas malheureusement en ce qui concerne la course au maintien en World-Tour en vue de la saison 2026, et même si Astana peut bien entendu redresser la barre dès 2024 avec un gros mercato, 2023 risque d'être une année bien compliquée sur le plan sportif pour la formation kazakhe, qui semble être la plus faible des équipes World-Tour sur le papier.
Un effectif très faible sur le papier
De l'avis de beaucoup, Astana possède l'effectif World-Tour le plus faible sur le papier, et avec DSM, certainement celui qui possède la densité la plus faible. Autant dire que dans ces conditions, le passage au top 20 scoreur est tout sauf à l'avantage des hommes de Vinokourov, qui ont en plus perdu leur seul leader pour les Grands Tours, le colombien Miguel Angel Lopez, viré durant l'intersaison pour manquement aux règles internes de l'équipe. Pour sauver les meubles, il faudra donc un grand Lutsenko et un grand Cavendish, mais aussi des jeunes pousses qui se révèlent, et accumulent les points.
Un premier coup dur avec la blessure de Moscon
Comme si le manque de densité et de qualité de l'effectif ne suffisait pas, la malchance est venue se mêler à la partie lors du Tour Down Under, qui a vu l'abandon de Gianni Moscon. Vicitme d'une chute, le coureur italien souffre d'une fracture de la clavicule, et sera absent pendant plusieurs semaines. Un vrai coup dur pour Astana qui perd là son leader numéro un en vue des premières classiques de la saison, car on voit mal comment Moscon pourrait être au départ du week-end d'ouverture fin février.
Et une première course ratée lors du Tour Down Under
10 points, c'est le maigre total récolté par Astana lors du Tour Down Under, alors que les 60 premiers coureurs du classement général avaient l'opportunité de marquer des points. Très peu, trop peu même face à ce qui est considéré comme l'une des concurrences les plus faibles du plateau World-Tour. Et surtout beaucoup de retard déjà pris par rapport à des formations comme Jayco-AlUla, Israel Premiertech, Ag2r-Citroen, ou même Lotto-Dstny, qui avec le seul Caleb Ewan au départ, a réussi a marqué environ 50 points de plus que l'équipe Astana.
Un calendrier qui désavantage Astana
L'un des gros problèmes d'Astana, et elle n'y peut absolument rien, c'est que son calendrier national est vierge, contrairement aux formations d'Europe de l'Ouest avec qui elle sera en lutte, ou même d'Israel Premiertech, qui à pour habitude de disputer toutes les semi-classiques belges ou françaises. Dans ces conditions, il faudra compter sur les grosses courses pour scorer, mais on va vite se heurter à un problème sérieux, celui de la qualité d'un effectif qui devra exister face à ce qui se fait de mieux dans le peloton.
Une maîtrise très faible de la course aux points
Dernier point négatif pour Astana, l'équipe ne possède aucune expérience de la lutte pour le maintien, et les choix de début de saison semblent confirmer une maîtrise assez faible du sujet. L'impasse sur Majorque est par exemple difficilement compréhensible, tant les 5 manches sont rémunératrices en terme de points. Celle à Valence ce dimanche l'est tout autant, tout comme le choix de ne pas courir le Grand Prix La Marseillaise et la Cadel Evans Race. Le tout sans oublier des choix curieux comme celui d'envoyer Syritsa face aux Jakobsen, Bennett, Viviani ou autres Sagan en Argentine.
Par Charles Marsault