Course au World-Tour, à 5 mois de la fin de saison, les forces et les faiblesses de chaque équipe concernée

C'est le véritable fil rouge de la saison 2022, et la question qui se pose chez de nombreux suiveurs. Qui parviendra à se maintenir en World-Tour la saison prochaine ? Et si chaque semaine apporte son lot de surprises et de bouleversements au classement, Velo-Club vous propose d'effectuer un petit tour d'horizon des forces en présence.

Movistar (16ème avec 13144 points)

L'équipe espagnole est un peu l'invitée surprise de cette course aux points, même si elle possède encore assez d'avance pour ne pas encore se faire trop de soucis. Néanmoins, il faudra faire le plein notamment lors des championnats d'Espagne pour éloigner la concurrence, et surtout un grand Enric Mas sur le Tour de France et la Vuelta. Sans oublier toute la manne de points apportée par un Alejandro Valverde, qui pour sa dernière saison fera certainement tout son possible pour éviter à son équipe de coeur une relégation.

EF Education Easy Post (17ème avec 12 888.32 points)

En grand danger il y a une semaine, EF Education Easy Post a semble t-il pris la mesure des enjeux et a commencé à modifier sa stratégie, et à notamment courir plus. Et les hommes de Jonathan Vaughters ont réagit au bon moment, en enchaînant de très bonnes performances lors du Dauphiné et du Mont Ventoux Dénivelé Challenge.

Côté avantages, on notera un effectif plutôt séduisant sur le papier, alors que pour les inconvénients, il faut aborder l'absence de sprinters qui sera forcément très préjudiciable lors des courses d'un jour, sans oublier que comme pour EF, pas mal de coureurs de l'effectif ont déjà disputé leur championnat national ou sont dans une situation où la course n'aura pas lieu (Colombie, Equateur, Australie, Ukraine), sans oublier Kudus et les américains, qui si ils veulent participer à leur championnat, devront s'imposer un contraignant et tafiguant voyage hors d'Europe.

Bike Exchange (18ème 12 549.33 points)

18ème et 1ère équipe non relégable, la Bike Exchange a vu son avance au classement fondre ces dernières semaines, et comme EF Education Easy Post, elle devra changer son fusil d'épaule si elle veut se maintenir l'an prochain en World-Tour. Une chance pour les australiens, elle est l'équipe qui possède certainement dans son effectif les plus belles cartes, et la triplette Simon Yates - Michael Matthews - Dylan Groenewegen, si elle est utilisée à bon escient peut faire très mal en terme de points.

Seul bémol, la course aux points n'a jamais été dans l'ADN de l'équipe, et elle court pour l'instant très peu et surtout n'est que très peu présente sur les courses d'un jour. Autre problème pour Bike Exchange, elle devrait souffrir lors des championnats nationaux, car une bonne partie de l'effectif est australien ou néo-zélandais, et pour tous ces coureurs, les championnats sont déjà passés.

Lotto-Soudal (19ème avec 12 319 points)

Avec seulement 230 points de retard sur la 18ème place, la Lotto-Soudal paraît en meilleure posture qu'il y a quelques semaines, notamment grâce à son jeune sprinter Arnaud De Lie, qui n'en finit pas d'enchaîner les performances de haute-volée, notamment sur les courses d'un jour. Et c'est là la grande force de la Lotto-Soudal, elle possède un effectif très compétitif pour les classiques et les semi-classiques, et quand on observe de près le barème, on sait que ces dernières sont beaucoup plus intéressantes en terme de points que les courses par étapes.

Et les courses par étapes, c'est justement le gros point faible de la Lotto-Soudal, qui ne possède pas dans son effectif de coureurs capables de briller au classement général des principales épreuves du World-Tour. Autre coup dur pour la formation belge, l'annulation du Benelux Tour, une épreuve qui convenait parfaitement aux qualités de ses leaders.

Israel Premiertech (20ème avec 11 599.66 points)

Même si elle est la moins bien placée au classement, la formation israélienne n'est pas forcément celle qui possède le moins d'atouts dans la course au maintien. D'une part, elle a la chance de posséder une équipe de développement, ce qui lui permettra plus facilement de faire souffler ses coureurs en alignant régulièrement des pensionnaires de la Conti en équipe première, et de l'autre, elle possède un effectif très complet, capable de briller sur plusieurs tableaux, mais aussi et surtout de nombreuses nationalités, un élément tout sauf négligeable à l'approche des championnats nationaux, très rémunérateurs en terme de points.

Côté faiblesses, on notera un effectif vieillissant, où les leaders sont de moins en moins réguliers dans leurs performances, ce qui pourrait coûter de nombreux points, notamment lors des courses par étapes.

nb : les 18 meilleures équipes sur la période 2020-2022 se maintiendront en WT de 2023 à 2025