Si la question paraissait saugrenue il y a encore quelques semaines, les performances affichées par Chris Froome depuis la reprise portent à interrogation, tant le britannique semble loin du niveau nécessaire pour être en mesure de briller face au top niveau mondial. Et lorsque l’on sait qu’il quittera le Team Ineos à la fin de la saison, on peut objectivement se demander si il sera au départ du Tour de France dans un peu plus de deux semaines à Nice.
Physiquement loin du compte
C’est le principal problème pour Chris Froome, qui après la terrible chute dont il a été victime l’an passé, éprouve toutes les peines du monde à retrouver un niveau physique qui lui permettrait de lutter avec les meilleurs. Loin du compte en Occitanie, il n’a guère progressé lors du Tour de l’Ain, si ce n’est à l’occasion de la dernière étape, même si en passant un relais court et très appuyé, il n’a pas été capable de mettre en difficulté qui que ce soit, contrairement à Castroviejo, et c’est peut-être ça le plus gros problème du quadruple vainqueur du Tour de France, si lorsqu’il faudra mettre en route il n’est pas capable de faire mal aux adversaires de Bernal, Ineos pourrait lui privilégier un Amador ou Tao Geoghegan Hart.
Et si il revient au top, il pourrait être compliqué à gérer
Le second inconvénient, c’est que si par miracle il revient à un niveau qui lui permettrait de jouer le podium sur le Tour voir mieux, il faudra gérer ses envies de succès, car contrairement à Amador et Tao avec qui il semble être en concurrence, il aura certainement dans l’idée de remporter la course, et qui pourrait le blâmer de tenter de rentrer dans l’histoire en également les Hinault, Anquetil, Merckx et Indurain avec 5 succès sur la Grande Boucle...
Impossible à écarter en terme d’image ?
Le gros souci pour Ineos si elle choisit de l'écarter, c’est finalement la question de l’image qu’elle souhaitera renvoyer. En laissant à la maison le coureur symbole de son accession au sommet du cyclisme mondial, et un leader qui lui a permis de remporter pas moins de sept Grands Tours, elle apparaîtra pour le dire dire poliment comme une structure qui manque cruellement de courtoisie et de reconnaissance, d’autant plus que Froomey doit sa grosse baisse physique essentiellement à la terrible chute du Dauphiné 2019. Difficile donc dans ces conditions de le laisser sur la touche, même si dans le sport de haut niveau, on fait rarement dans les sentiments...
Par Charles Marsault (crédit photo : Elise Chauveau/Tour de l'Ain)