Cela fait 25 ans que le championnat du monde a été créé pour les coureurs espoirs, l’occasion pour nous de faire le point sur tous ceux qui ont été sacrés dans cette catégorie, et de s’apercevoir que finalement, obtenir le titre mondial est loin d’être une assurance pour réussir ensuite une grosse carrière chez les pros. De Figueras et Battistella, en passant par Ciolek, Sicard et Démare, retour donc sur le destin de ces coureurs, censés devenir des futurs cracks.
1996 : premier champion du monde de la catégorie, Giuliano Figueras n’a pas ensuite laissé une grande empreinte chez les pros. Bon coureur, il a néanmoins remporté quelques succès comme le Giro del Lazio ou encore une étape du Tour de Romandie. Également 10ème du Giro et second du Tour de Lombardie, il a connu une carrière honnête, où il est passé notamment par la Mapeï et la Lampre.
1997 : plus rapide qu’Oscar Freire sur le circuit de San Sebastian, Kurt-Asle Arvesen, n’a malheureusement pas eu la même réussite ensuite que l’espagnol. Pro pendant une bonne dizaine d’années, il a néanmoins réalisé une belle carrière et a remporté une vingtaine de succès dont le Grand Prix E3 et une étape du Tour de France.
1998 : avec à la clé deux victoires obtenus sur le Giro, Ivan Basso est certainement l’un des champions du monde U23 qui a ensuite réalisé l’une des plus belles carrières. Également 2ème du Tour de France 2005, Basso a remporté pas moins de 31 victoires durant l’ensemble de sa carrière.
1999 : parmi les champions du monde espoirs, il est certainement l’un des moins connus. Malgré une longue carrière, Leonardo Giordani n’a en effet jamais réussi à lever les bras chez les pros et donc à confirmer tous les espoirs placés en lui après son titre mondial.
2000 : malgré une énorme saison u23 où il avait notamment réalisé le doublé course en ligne et chrono lors des mondiaux, Evgeni Petrov n’a jamais confirmé chez les pros alors qu’il a également remporté le Tour de l’Avenir. Éternel espoir, le russe a tout de même remporté une très belle étape du Giro en 2010, mais c’est bien peu par rapport à ce qu’on pouvait espérer de lui au moment de passer pro.
2001 : avec un Tour de Catalogne dans la poche, un podium au Giro et un top 10 obtenu sur le Tour de France, Yaroslav Popovych a réussi une très bonne carrière, pas celle d’un crack bien entendu, mais largement suffisant pour que son nom reste dans les annales.
2002 : excellent sprinter, Francesco Chicchi aurait pu prétendre à une autre carrière si il n’avait pas été en grande souffrance au moment d’aborder la moindre bosse. Une lacune qui l’a sans doute privé de nombreux succès, même si malgré tout, l’italien a levé les bras pas moins de 31 fois
2003 : titré en 2003, Sergey Lagutin n’a pas forcément marqué les esprits durant sa carrière pro. Néanmoins, il a réussi de belles performances, comme ce fut le cas en 2016 lorsqu’il avait remporté une étape de la Vuelta.
2004 : 14 victoires dont une étape du Giro, voici ce qu’a été la carrière du bélarus Kanstantsin Siutsou, qui a du quitter prématurément les pelotons suite à une suspension en 2018.
2005 : sacré en 2005, l’ukrainien Dmytro Grabovskyy n’a jamais réussi à lever les bras chez les pros, et n’a passé que deux ans au plus haut niveau avant de mettre un terme à sa carrière en 2011. Devenu israélien en 2014, il est malheureusement décédé d’un arrêt cardiaque en 2017.
2006 : considéré comme un prodige du sprint dans la catégorie U23, Gérald Ciolek n’a jamais réussi à confirmer pleinement une fois passé chez les pros, et ce malgré un succès de prestige récolté lors de Milan-San Remo. Bilan, seulement 24 victoires, bien loin de ce que l’on imaginait lorsqu’en 2007 il avait enchaîné 3 succès d’étapes lors du Tour d’Allemagne.
2007 : 8 victoires, une deuxième place au général de la Vuelta, un podium à San Sebastian et un succès au Tour of Oman, pas de quoi rougir pour Peter Velits, qui a aussi occupé pendant plusieurs années un rôle d’équipier modèle au sein de la structure BMC.
2008 : si il est le seul colombien à avoir remporté le titre de champion du monde U23, Fabio Duarte n’a jamais été en mesure de confirmer les promesses de Varèse, et oscille depuis une dizaine d’années entre les formations colombiennes de Conti et Pro Conti.
2009 : lorsqu’il a réalisé le doublé Tour de l’Avenir – Championnat du monde en 2009, nombreux étaient les observateurs qui voyaient en lui enfin un coureur français capable de remporter un Grand Tour, d’autant plus que Romain Sicard était à l’aise aussi bien en montagne que sur l’exercice chronométré. Malheureusement, 11 ans plus tard et malgré une carrière toujours en cours, l’actuel pensionnaire de l’équipe Total Direct Energie n’a jamais pu confirmer les espoirs placés en lui. Bilan, un seul succès chez les pros, et pour meilleur résultat sur un Grand Tour, une 13ème obtenue lors de la Vuelta 2014.
2010 : 37 victoires, des succès obtenus sur les 3 Grands Tours et des classiques comme Plouay, Montréal ou encore Québec, la carrière de Michael Matthews est déjà une belle réussite. Et l’australien n’a que 30 ans, donc encore du temps pour remporter encore quelques succès de prestige.
2011 : avec déjà 75 victoires au compteur dont Milan-San Remo et des succès d’étapes sur le Giro et le Tour de France, la carrière d’Arnaud Démare est déjà bien remplie. Et bonne nouvelle pour les fans du français, il lui reste encore quelques années pour étoffer encore un peu plus son palmarès.
2012 : si il a mis du temps à gravir les échelons, Alexey Lutsenko est désormais l’un des meilleurs coureurs du peloton. 27 victoires au total pour le kazakh, dont deux Tour of Oman, le Memorial Pantani et une étape du Tour de France.
2013 : champion du monde juniors puis espoirs, Matej Mohoric était considéré comme un véritable crack. Malheureusement, le slovène est pour l’instant trop inconstant et irrégulier pour aligner les succès, et malgré un Tour d’Allemagne, une victoire d’étape sur le Giro et un Binck Bank Tour, on reste un peu sur notre faim.
2014 : une seule victoire à l’heure actuelle pour Sven Erik Bystrom, sacré à Ponferrada en 2014, mais malheureusement pour le norvégien, il présente au fil des années plus un profil d’équipier que de coureur capable de remporter une grande course du calendrier. Un succès à son actif, le titre de champion de Norvège obtenu en 2020.
2015 : sacré à Richmond en 2015, Kevin Ledanois n’a pour l’instant pas réussi à confirmer chez les pros, où il n’a pour l’instant pas encore remporté de succès. Attention toutefois, car le français n’a que 27 ans et encore plusieurs années pour s’illustrer.
2016 : excellent chez les espoirs, Kristoffer Halvorsen a ensuite malheureusement complètement disparu de la circulation au moment de son passage chez les pros au sein du Team Ineos. Passé ensuite en 2020 par EF Pro Cycling, il a mis un terme à son contrat en début d’année et tentera cette saison de se relancer en Pro Conti, où Uno – X lui a offert une chance de montrer tout le talent aperçu dans les catégories de jeunes.
2017 : si il n’a que 25 ans et donc encore tout l’avenir devant lui, Benoît Cosnefroy a néanmoins déjà confirmé le talent entrevu lors de son titre obtenu à Bergen. Avec 9 succès au compteur dont un Tour du Limousin, mais aussi une belle deuxième place récoltée en 2020 lors de la Flèche Wallonne, le jeune coureur normand monte chaque année en puissance, et on a hâte de voir ce que donnera la suite de sa carrière.
2018 : même si l’on a encore de nombreuses années pour voir Marc Hirschi étoffer son palmarès, le moins que l’on puisse dire c’est que le jeune suisse a démarré sa carrière en trombe. Déjà vainqueur d’une étape du Tour de France et de la Flèche Wallonne, il semble en effet promis à un avenir radieux.
2019 : il est forcément beaucoup trop tôt pour juger de ce que sera la carrière de Samuele Battistella, sacré champion du monde après le déclassement de Nils Eekhoff. Même si il est passé pro en 2020, le jeune italien n’a en effet pas encore pu s’exprimer à cause de la pandémie de Coronavirus.