Pour tout normand fan de vélo qui se respecte, l'annonce a eu l'effet d'un coup de tonnerre ce midi, lorsque les organisateurs du Tour de Normandie ont indiqué par l'intermédiaire d'un communiqué de presse, la disparition de la course, qui a donc fêté son 40ème et dernier anniversaire au mois de mars. Une course qui au fil des années a fait sa place au sein d'un calendrier UCI pourtant très dense, et qui saison après saison a révélé de nombreux talents français ou étrangers, qui venaient lors de chaque édition prendre de la caisse et de l'expérience, sur les routes difficiles et soumises aux éléments de la région.
40 éditions, et de nombreux talents au palmarès
Organisé de manière continue depuis 1981, le Tour de Normandie a vu bon nombre de jeunes talents participer à la course, le plus souvent avec succès. En effet, que ce soit Viatcheslav Ekimov, Stéphane Heulot, Thor Hushovd, Samuel Dumoulin, Sylvan Dillier, Thomas Dekker ou bien encore Stefan Kung, ils sont nombreux à avoir inscrits leur nom au palmarès de la course avant de briller chez les pros. Sans oublier bien entendu les grands noms qui ont levé les bras sur les routes normandes, comme Fabio Jakobsen et Dylan Groenewegen qui ont cette année également gagné une étape lors du Tour de France. Et avant eux, un paquet de pépites avaient eux aussi pu s'imposer en Normandie. Parmi eux, on citera Alberto Dainese, Edvald Boasson Hagen, Lars Boom, Niki Terpstra, Filippo Pozzato ou bien encore Andreas Kloden, pas mal pour une épreuve 2.2 !
Un mix entre amateurs et talents internationaux
Si l'on veut résumer grossièrement le plateau du Tour de Normandie ces dernières années, il faut évoquer, comme pour d'autres épreuves françaises de classe .2, une lutte constante entre quelques uns des meilleurs coureurs amateurs français et les différentes pépites issues des formations de développement. Et cette lutte a encore eu lieu cette année puisque l'on a notamment retrouvé Mathis Le Berre, pensionnaire de la formation Marie Morin au combat pour la victoire finale avec les jeunes pousses de la Conti Groupama - FDJ et de la Team DSM.
Une course qui a su tirer à profit des éléments
Avec en tête l'idée qu'il serait difficile de mettre en place une course d'usure via des profils accidentés assez absents de la région, ou tout du moins pas suffisamment prononcés pour faire la différence entre des coureurs pros ou les meilleurs amateurs, les organisateurs du Tour de Normandie ont su créer une course attractive, récompensant généralement les coureurs offensifs, et au scénario souvent indécis. En effet, tous ceux qui ont eu la chance de pouvoir regarder en direct l'édition 2022 sur Internet, ont pu être témoins d'une course haletante, jamais joué d'avance et où les attaquants prenaient le pas sur les équipes de sprinter.
Du cyclisme comme on aime le voir assurément, et une belle épreuve du patrimoine cycliste français qui disparaît malheureusement, et avant d'espérer un éventuel repreneur ou un sauvetage de dernière minute, il va de soit de remercier et de féliciter Arnaud Anquetil et toutes ses équipes de bénévoles, qui ont l'immense mérite d'avoir maintenu la course durant de nombreuses années.
Merci à vous et à toutes celles et ceux qui nous ont permis depuis l'enfance d'assister à la course et vive le Tour de Normandie !
Par Charles Marsault