Au mois de mai dernier, Primoz Roglic remportait à la dernière minute un Tour d'Italie disputé dans des conditions dantesques. Un Giro où il a été nécessaire de redoubler d'efforts pendant les trois semaines de course pour venir à bout de son coriace dauphin Geraint Thomas, un Giro où il a également fallu passer au travers des chutes au contraire de Tao Geoghegan Hart, ou bien du Covid comme ce fut le cas de Remco Evenepoel.
Bref, une "vraie" course de vélo, l'une des plus belles du calendrier, qui logiquement est très rémunératrice sur le plan comptable, puisque le vainqueur final de la course empoche la bagatelle de 1 100 points.
Logique jusqu'ici au vu des efforts que Roglic a été contraint de produire et de la concurrence très forte présente sur l'épreuve.
Logique jusqu'au moment où l'UCI n'applique pas lors des autres courses du calendrier un barème en adéquation avec le plateau, comme ce fut le cas lors des championnats d'Asie, puis quelques mois plus tard à l'occasion de la version d'automne de la course, les Asian Games, qui viennent de se conclure en Chine.
4 épreuves au total, avec un niveau à peine digne de classe .2 en Europe, mais pourtant un énorme gain potentiel de points pour la formation Astana, qui ne s'est pas privée de s'engouffrer dans cette brèche créer par un barème UCI complètement déconnecté de la réalité sportive.
Déconnecté car Astana a récolté pas moins de 1 230 au total, soit 130 de plus que Prioz Roglic pour sa victoire obtenue lors du Giro, mais également 300 de plus que Mathieu Van der Poel pour son titre mondial à Glasgow, ou bien encore seulement 70 de moins que Vingegaard pour sa victoire au général du Tour de France.
Une aberration donc, et il système qu'il faut revoir en profondeur, si on veut préserver l'équité sportive, surtout au vu des enjeux en ce qui concerne le maintien ou l'accession en World-Tour.